Les progrès accomplis
La restauration écologique des cours d’eau et des milieux aquatiques au service des inondations
Les projets qui concilient renaturation des rivières et prévention des inondations présentent de nombreux avantages et reposent sur des aménagements variés : préservation des zones humides et des zones d’expansion des crues, recréation de la sinuosité du cours d’eau, suppression d’ouvrages hydrauliques, aménagement de berges végétalisées, recréation de prairies humides en bordure de cours d’eau… De plus en plus de projets de ce type sont mis en œuvre dans le bassin Seine-Normandie.
Le ralentissement des écoulements dans les bassins versants
Ces actions de prévention maintiennent ou restaurent des espaces pour un écoulement plus naturel des eaux : hydraulique douce, zones humides, limitation des ruissellements sur les versants agricoles en partenariat avec les agriculteurs, zones naturelles d’expansion des crues remobilisées. Dans certains cas, un aménagement permet l’accroissement de la capacité de stockage des eaux d’une zone déjà inondable : il s’agit d’une zone dite de sur-inondation. L’ensemble de ces solutions reste toutefois à développer.
Ce qu’il nous reste à faire, propositions
Reconquérir les zones naturelles d’expansion des crues
Certaines collectivités ont déjà engagé, en milieu rural et urbain, des actions de restauration de ces zones où l’eau peut déborder naturellement en cas de crue, par exemple sur le Loing. Ces projets se font en concertation avec les habitants et agriculteurs concernés et permettent de limiter l’impact des inondations à l’aval dans une logique de solidarité territoriale. Ces projets améliorent également la biodiversité et le cadre de vie par la création d’espaces verts et de loisirs.
Promouvoir l’infiltration des eaux pluviales à la source
Infiltrer les eaux de pluie au plus près de là où elles tombent permet de réduire les pollutions en ralentissant les ruissellements et de limiter les risques d’inondation par débordement des réseaux d’assainissement. Par ailleurs, aménager autrement en réduisant les surfaces imperméabilisées ou en désimperméabilisant en ville contribue aussi à limiter le risque d’inondation.
Aménager ou réaménager les territoires littoraux
Les digues de protection face à la mer peuvent avoir des effets négatifs, d’une part en accentuant l’érosion des côtes et d’autre part en procurant un sentiment factice de sécurité face au risque de submersion marine. En effet, les digues et épis entravent le fonctionnement naturel de la mer en créant des obstacles à la sédimentation et de nouveaux courants, qui reportent les problèmes d’érosion plus loin sur la côte, ce qui peut pousser à construire de nouveaux aménagements, et ainsi de suite. Ces solutions se révèlent peu pérennes, compte tenu des évolutions du régime des tempêtes dues au changement climatique. Ainsi, supprimer certaines digues pour re¬créer des espaces tampons est parfois une solution plus durable.
La progression de la mer peut impliquer par ailleurs le recul des activités humaines menacées, et présente un enjeu d’acceptation de ce changement par les populations. Les territoires doivent être accompagnés et préparés à cette évolution qui s’effectue sur un temps long.