Les progrès accomplis
De la surveillance à l’alerte
La prévision des crues des principaux cours d’eau est assurée par le réseau géré par l’État « Vigicrues ». Il est prévu qu’il assure une couverture totale des cours d’eau du territoire d’ici à 2030. Pour l’heure, des bulletins d’alerte Vigicrues flash sont mis en place pour les communes dont les cours d’eau n’appartiennent pas au réseau Vigicrues. Ils permettent de disposer d’alertes sur la base des précipitations constatées. Le service « Avertissement pluies intenses à l’échelle des communes » (APIC) proposé par Météo France permet d’être averti lorsque les précipitations revêtent un caractère exceptionnel, ce qui peut être utile pour anticiper un phénomène de ruissellement. Ces services sont gratuits et accessibles au grand public.
Des exercices pour se préparer à la crise
Des exercices de gestion de crise sont organisés partout dans le bassin, prévus par exemple dans les programmes d’action de prévention des inondations, comme à Troyes en 2023. Plusieurs acteurs se mobilisent pour faciliter aux communes l’organisation d’exercices obligatoires, à l’image du dispositif Préparisk, soutenu par le ministère. De plus, en Île-de-France, un exercice de grande ampleur sur le modèle de l’exercice « Eu-Sequana » de mars 2016 sera organisé dans les années à venir. L’entrainement de 2016 avait permis de mieux anticiper et coordonner la gestion de crise lors de la crue de mai-juin de la même année.
Anticiper les effets indirects de l’inondation pour l’après-crise
La gestion de crise consiste aussi à anticiper les effets indirects et de long terme d’une inondation. En Île-de-France, la stratégie locale de gestion des risques d’inondation (SLGRI) de la région approuvée en 2023 associe les gestionnaires de réseaux (électricité, eau, gaz…), pour anticiper les coupures qui peuvent fortement ralentir la reprise d’une vie normale. En complément, l’outil Cartoviz permet de représenter les impacts indirects liés aux fragilités de réseaux d’électricité lors d’une inondation par débordement de cours d’eau.
Ce qu’il nous reste à faire, propositions
Renforcer la préparation à la crise
Les exercices de sécurité civile sont importants pour anticiper les impacts d’une inondation et la coordination des acteurs qui seront sollicités pour y faire face. Ces exercices, tout comme les retours d’expérience après une inondation, restent à développer dans tous les secteurs. Ils sont obligatoires pour les collectivités devant se doter d’un plan communal ou intercommunal de sauvegarde (PCS et PICS). En complément, les plans de continuité d’activité (PCA) des entreprises ou structures publiques gagneraient à être généralisés.
Améliorer la gestion de l’après crise
La capacité des territoires à prévoir et à anticiper une inondation facilite le retour à la normale des activités post inondation et la prévention des pollutions. Les crues de plaines, qui sont lentes et longues, nécessitent de s’organiser pour pouvoir tenir dans le temps et gérer l’après-crise, notamment dans la prise en charge des sinistrés et de leur accompagnement dans la durée. À l’inverse, en cas d’événement rapide, il faut être prêt à réagir très vite. La gestion des déchets générés est également un axe de travail à améliorer.